Parmi les candidats qui se sont présentés aux élections et ont pris position sur les compteurs intelligents, une seule équipe a été élue : Deux-Montagnes autrement.
En analysant la campagne pour les élections et les décevants résultats de Rosemère, nous pouvons faire un parallèle avec la campagne contre les CI d’Hydro Québec.
À Rosemère, pour la première fois de son histoire, quatre équipes se sont présentées. L’équipe sortante a gagné 36 % des votes; les voix restantes (c’est-à-dire 64 % des électeurs) se sont réparties parmi les trois autres équipes. Diviser pour mieux régner. L’équipe qui a fini dernière était l’équipe dont même certains candidats des autres équipes ont dit regretter de ne pas en avoir fait partie … alors, pour quoi avoir finit la dernière? Comment est-il possible que l’équipe la moins professionnelle, la moins organisée et la moins présente sur le terrain ait fini en deuxième place?
Ceux qui ont voté pour le statu quo, qui ont donc cru que la promesse de ne pas augmenter les taxes se traduirait par payer le même montant que cette année, ont voté pour l’équipe en place et leur ont accordé 36 % des voix. Nous pouvons les comparer aux abonnés qui ont accepté le CI : ils ont cru chaque mot de la campagne de désinformation d’HQ. Soit ils ont cru que d’un côté on ne pouvait rien faire pour arrêter la machine et ont eu peur que leur électricité soit coupée s’ils s’opposaient au changement; soit ils ont cru que, le CI étant sans frais, leur compte resterait identique.
Ces électeurs ont donc cru que, pour cette ville qui a de vieilles infrastructures qui doivent être remplacées, l’argent tomberait du ciel; ils n’ont malheureusement pas réfléchi plus loin que le bout de leur nez : gèle les taxes et tu gagneras des électeurs … augmente ensuite les évaluations foncières et reçois ainsi le revenu nécessaire au remplacement des infrastructures désuètes. Pareil pour les compteurs d’HQ : les abonnés n’ont pas compris que si HQ se donne la peine de changer un compteur en parfait état de marche, d’une durée de vie évaluée à 100 ans, pour un plus fragile, moins durable et trois fois plus cher, c’est parce que ce nouveau compteur va lui permettre d’engranger des revenus qui vont compenser cette dépense, en plus de faire des profits. Autrement dit, le CI est un véritable cadeau empoisonné : HQ vous offre gratuitement un appareil qui, en plus d’hypothéquer votre santé, lui permettra d’augmenter comme bon lui semble vos factures d’électricité.
Les électeurs qui ont voté pour l’équipe en deuxième place, celle qui représentait un changement extrême tout en gardant la stabilité des familles de souche, s’apparentent aux abonnés qui choisissent le CI, convaincus que c’est la technologie de l’avenir, sans réfléchir une seconde de plus sur les conséquences de l’exposition cumulative aux radiofréquences.
Les électeurs qui ont voté pour la troisième équipe, celle qui représentait aussi la stabilité du connu, puisqu’elle avait à sa tête le conseiller avec le plus d’ancienneté à la ville, représentent les abonnés qui ont choisi le compteur non-communicant. Ils ne veulent pas du CI, mais ne vont pas s’opposer à HQ. Selon eux, ils gardent un compteur identique à l’ancien, puisqu’il faut faire la lecture sur place. À aucun moment ils n’ont réfléchi sur le fait que remplacer un compteur avec une longue durée de vie (100 ans), qui ne fait que comptabiliser les kilowatts utilisés, par un compteur qui est plus fragile, trois fois plus cher, et qui peut être converti en un clin d’œil en un compteur à radiofréquences et vous facturer selon l’heure d’utilisation, n’était pas le choix à faire.
Aucun de tous ces abonnés mentionnés n’a compris qu’il y avait un troisième choix : garder le compteur électromécanique, et cela sans frais.
Quant au reste des électeurs, ceux qui ont compris qu’un changement était nécessaire pour assainir la lourdeur bureaucratique au sein de la ville, dénoncer le manque d’écoute des élus et les abus de pouvoir, tout en gardant et protégeant les acquis et faire avancer les dossiers qui sont ignorés depuis une décennie, ceux-là ont voté pour l’équipe avec le plus bas nombre de voix. De même, ce sont les abonnés qui ont manifesté leur désaccord avec la décision de la Régie, de l’imposition non démocratique des compteurs numériques et qui se sont informés sur les faits du dossier : conflit d’intérêts, demi-vérités, campagne de désinformation, etc. , ce sont eux qui ont choisi de garder leur compteur électromécanique et d’adopter le principe de précaution.
En conclusion : dans les deux cas, malgré des campagnes parfaites et transparentes, malgré une présence totale où seulement dans les foyers qui ont refusé catégoriquement de s’informer nous n’avons pas pu démontrer l’importance de choisir le principe de précaution, des citoyens font le mauvais choix. Dans les deux campagnes, plus de 60 % des citoyens ne veulent pas de CI et sont insatisfaits du manque de service à la clientèle et de l’arrogance autant de la part de l’équipe élue que d’HQ. Alors pourquoi cette équipe a-t-elle gagné? Pourquoi n’y a-t-il pas eu plus de refus? Parce que la plupart des humains suivent toujours la loi du moindre effort : ils choisissent simplement de suivre le courant … sans réfléchir au fait que si la rivière finit en cataracte, personne ne s’en sortira indemne.
Mentionnons cependant que, de tous les électeurs (95% de la population de Rosemère) à qui nous avons parlé, ainsi que de tous les abonnés d’HQ qui viennent à nos séances d’information, qui parlent avec d’autres citoyens bien informés, qui signent la pétition, qui nous téléphonent et qui nous écrivent, bref : de tous ces gens qui nous ont assurés qu’ils iraient voter le 3 novembre / qu’ils allaient garder leur compteur électromécanique, uniquement 50% ont tenu leur parole.
Que faire alors? Continuer à informer. Mais cette fois être plus clairs et plus simples dans nos propos, pour que les citoyens comprennent qu’un manque de refus catégorique de leur part va nous plonger dans une arrogance encore plus profonde que l’actuelle. Nous avons le pouvoir de changer la situation; plus de 60 % des électeurs et des abonnés d’HQ sont insatisfaits. Au lieu de nous diviser, nous devons nous unir. Un sondage de Léger Marketing commandé par le syndicat des employés d’HQ démontrait que 69 % des citoyens étaient contre les CI; comment se fait-il que nous n’entendons plus parler du syndicat? HQ l’a « fortement incité » à garder le silence en envoyant à la retraite les releveurs qui étaient près de la prendre et en trouvant des emplois au sein de l’entreprise à ceux qui avaient moins d’ancienneté. Ceux qui n’étaient pas syndiqués furent simplement réduits au silence.
Ne soyons pas nous aussi réduits au silence. Ne nous décourageons pas; continuons notre campagne debout et forts de nos expériences. Dans nos villes, continuons à travailler fort pour informer nos concitoyens afin qu’ils gardent leurs compteurs électromécaniques, pour que ceux qui ont déjà un compteur à radiofréquences (communicant ou non) exigent un compteur électromécanique et, en attendant, le fassent changer pour un non-communicant. Continuons à écrire à nos élus; il y a de nouvelles équipes dans plusieurs villes qui ont besoin de connaître vos préoccupations, informez-les!! Écrivez à nouveau à vos députés. Exigez de vos élus un moratoire, des normes qui vont réduire la puissance des radiofréquences (Toronto l’a fait, pourquoi pas notre ville?), sans oublier l’emplacement des routeurs d’HQ. Montrons le chemin à suivre à nos frères des Hautes-Laurentides, afin que leur choix se fasse dans la bonne direction et pour les bonnes raisons.
Il nous faut absolument revoir notre stratégie, afin que la majorité des abonnés comprenne que rester sans agir, sans s’opposer, n’est pas le bon choix. Si nous voulons être maîtres chez nous, il faut agir en maîtres.
Vos suggestions sont toujours les bienvenues.